C) Le merveilleux dans le Disney

    L’adaptation en dessin-animé du célèbre roman de Lewis Carroll, Alice au Pays des Merveilles, rend, grâce aux dessins colorés, aux personnages ainsi qu’aux chansons, l’histoire encore plus merveilleuse. Les animaux sont humanisés, dotés de la parole, ce qui leur donne un caractère étrange. Entre merveillosité et monstruosité, les habitants de ce monde onirique ont évolués.

    Dès le début, par exemple, nous retrouvons un personnage propre à l’adaptation. C’est une poignée de porte qui a pour particularité de parler contrairement à l’œuvre original dans laquelle Alice doit bien franchir une porte dans le terrier du Lapin Blanc pour pouvoir poursuivre sa route et pénétrer dans le Pays des Merveilles, mais il ne s'agit pas d'un personnage animé.

    Plus tard, nous pouvons observer une bande d’animaux marins courant sous les ordres du chef, le dodo, avec comme objectif de se sécher. Cependant, dans le roman, la scène est similaire, à l’exception du chef qui est une souris qui a rencontré Alice lorsqu’elle pleurait avant son entrée dans le monde imaginaire et du dodo qui n’est qu’un personnage secondaire.

« Il était grand temps de partir, la mare se trouvant à présent fort encombrée par les oiseaux et les animaux qui y étaient tombés: il y avait un Canard, un Dodo, un Lori, un Aiglon, et plusieurs autres créatures bizarres. Alice montra le chemin, et toute la troupe gagna la terre à la nage. » (Les Aventures d’Alice aux pays des Merveilles, extrait du Chapitre 2, Lewis CARROLL)

« Étrange troupe, en vérité, que celle qui s’assembla sur la rive: oiseaux aux plumes mouillées, animaux dont la fourrure collait au corps, tous trempés comme des soupes, mal à l’aise, et de mauvaise humeur. Naturellement, la question la plus importante était de savoir comment se sécher: ils tinrent conseil à ce sujet, et, au bout de quelques minutes, Alice trouva tout naturel de bavarder familièrement avec eux, comme si elle les avait connus toute sa vie. »(Les Aventures d’Alice aux pays des Merveilles, extrait du Chapitre 3, Lewis CARROLL)

Pour finir, nous pouvons apercevoir un jardin composé de différentes espèces fleurs qui sont elles aussi personnifiées. En effet, ces dernières, pensant qu’Alice est également une fleur, se mettent à chanter pour ainsi lui dévoiler leurs talents et lorsqu’elles apprennent que la fillette n’est pas des leurs, elles la chasse de manière désagréable. Ces personnages sont présents dans la suite du roman de Carroll, « De l’autre côté du miroir ».

« Cette fois, elle arriva devant un grand parterre de fleurs, entouré d'une bordure de pâquerettes, ombragé par un saule pleureur qui poussait au beau milieu.

- O, Lis Tigré, dit Alice, en s'adressant à un lis qui se balançait avec grâce au souffle du vent, comme je voudrais que tu puisses parler.                                                            

- Nous pouvons parler, répondit le Lis Tigré ; du moins, quand il y a quelqu'un qui mérite qu'on lui adresse la parole.                                                                                                                                                                           Alice fut tellement surprise qu'elle resta sans rien dire pendant une bonne minute, comme si cette réponse lui avait complètement coupé le souffle. Finalement, comme le Lis Tigré se contentait de continuer à se balancer, elle reprit la parole et demanda d'une voix timide et très basse :                                                            

- Est-ce que toutes les fleurs peuvent parler ?                                                                      

- Aussi bien que toi, dit le Lis Tigré, et beaucoup plus fort que toi. » (De l’autre côté du miroir, extrait du Chapitre 2, Lewis CARROLL)

La poignée de porte

Les animaux marins

Le jardin de fleurs